A l’issue du spectacle le public était invité à désigner le meilleur soliste. Halidou Nombre dans le rôle de Marcello a eu les faveurs du plus grands nombre.
Dans cette distribution de qualité, Halidou Nombre (Golaud) est le plus impressionnant sur scène, actualisant le rôle du mari violent ne reconnaissant pas ses torts. Sa voix de baryton montre une technique très riche alors que son jeu très charismatique sert même les passages les plus noirs de l’œuvre. Il se montre capable de faire sursauter le public de son coup de poing sur le mur comme de faire fléchir les cœurs lorsqu’il exige le pardon de Mélisande.
Lors du concert des lauréats CFPL rebaptisé Génération Opéra, on avait pu s’étonner que le baryton Halidou Nombre ait voulu chanter un extrait du dernier acte de Pelléas ; on comprend mieux ce choix en le voyant interpréter l’intégralité du rôle, où il se montre tout à fait convaincant et surtout émouvant, ce qui ne va pas toujours de soi pour Golaud
Dans le rôle d’Alfonso, le baryton Halidou Nombre (qui rentre cet automne à la Chapelle musicale) est insolemment doué : physique de prince, charisme, voix chaude et puissante (parlée et chantée), justesse parfaite, sens de la scène, qu’il n’en fasse pas trop, il ira loin.
Le baryton Halidou Nombre ne fait qu’une bouchée de ce rôle, apportant aux traditionnels rôles de serviteur l’attrait certain de sa très belle voix homogène et agile, que l’on souhaite réentendre très vite dans d’autres emplois.
Le public apprécie également le riche timbre du barman Victor, chanté par Halidou Nombre.
Ensuite en ayant choisi des acteurs/chanteurs tous épatants dans leur genre, desquels se distinguent notamment Halidou Nombre et Jonathan Suissa, inénarrables Grabuge et Pitou dignes, tant scéniquement que vocalement, des plus grandes scènes.
Parce que sa voix porte haut et fort, le baryton Halidou Nombre n’a aucun mal à être un crédible Baloo, ours jamais mal léché et, en l’espèce, porté par le timbre rond et affirmé du jeune chanteur français.
On saluera tout spécialement la prestation du baryton Halidou Nombre, dont la voix solide donne à René tout son charisme.
C’est d’abord le Golaud d'Halidou Nombre qui capte l’attention, par ce côté sombre et impétueux qui se devine dès les premiers tableaux. Certes le personnage se fait d’abord docile avec Mélisande, quoique bien froid dans ce qui n’est de toute façon pas une déclaration d’amour, mais bien vite se dessine un personnage plus tourmenté, rongé par une violence qui d’intérieure devient ensuite visible aux yeux de tous. D'autant que le baryton-basse, déjà fort grand par la taille, use bien vite de la profondeur et de la sonorité de son instrument pour restituer une colère qui annonce l’inéluctable : après un puissant coup de poing donné sur le décor, c’est au pistolet, et non à l’épée, que cette extrême incarnation du mari violent (et porté sur la bouteille) vient tuer Pelléas au prix d’une détonation faisant sursauter la salle toute entière. Ce Golaud là fait peur, et endosse si bien les habits de terreur que même le repentir, à la fin du spectacle, peine à paraître sincère.
Le baryton Halidou Nombre déploie à l'inverse une explosive richesse vocale et scénique, tout en sculptant ses caractères de noblesse. Don Giovanni a la voix très sonore d'Halidou Nombre (celui-ci allant jusqu'à compromettre dans le chant intense, le charme et la piquante élégance caractérisant son jeu) 'Halidou Nombre enchaîne avec la même noblesse impériale son incarnation théâtrale de l'Empereur et musicale de Don Giovanni
Halidou Nombre, à l'unisson du plateau et de la fosse, montre lui aussi la puissance constante de son volume. Ses accents sont tels que ce qui pourrait passer pour une grandiloquence d'articulation devient un lyrisme appuyé. Il montre aussi son agilité, seyant à son rôle de ministre du sanctuaire, en faisant mine (d'une manière fort crédible) de diriger les chœurs afin de souligner la délégation qu'il a pour régenter sœurs et soldats sur cette île.
Dans le court rôle du ministre, Halidou Nombre use de sa stature scénique et de sa franche émission pour retenir l’attention.
Les feux ardents crépitent au sein de la distribution. Nous retiendrons les talents d’acteur d’Halidou Nombre.
En second couteau diablement antipathique, Halidou Nombre impressionne lui aussi par l’autorité du timbre et son aisance scénique.